Interview : Molly Saint Rose

Molly Saint Rose est un sacré bout de femme ! Elle n'a pas la langue dans sa poche et elle a souvent des opinions très tranchées, notamment sur l'industrie du X. Alors lorsqu'elle a annoncé sa retraite d'actrice, j'ai voulu lui poser quelques questions et elle m'a répondu avec sa franchise habituelle...

Pourquoi as-tu décidé d'arrêter les tournages ? Quel a été le déclic ?
Mon dernier tournage remonte à l’année dernière. Après 2 mois de pause, j’avais un tournage à l’étranger au mois de mars. Une semaine avant le jour J, j’apprends que je suis enceinte. Je décide donc de ne pas y aller car tourner en étant enceinte, ça ne fait pas parti de ma moral. J’ai donc envoyé un court message à la production pour dire que je ne pourrais pas venir. Ceux à quoi j’ai reçu un long message, qui disait que je n’étais pas une professionnelle... Alors j’ai répondu avec un gros fuck !

Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?
Journaliste pigiste, mais pas que pour du porno. Je veux tenir un blog. Et puis, il y a ma future vie de maman.

La semaine dernière, tu as posé pour Boudoir Shibari. Comment ça s'est passé ?
Ca s'est bien passé. C'était un shooting soft, très artistique.

Tu avais déjà pris la pose, pour des photos ?
Oui, au début de ma carrière. Et aussi, dans le porno, avant chaque scène, il y a toujours un shooting.

Quel regard tu portes sur le X ?
C’est un monde d’enculés. Il faut avoir un fort caractère. Malheureusement quand t’es atypique, c’est dur de percer... Quand les stéréotypes persistent -à savoir celui de la bimbo et de la teen-, des actrices se sont faites refuser des rôles « à cause de leur poids ». Je trouve ça irrespectueux, dans le sens que ce sont des filles avec des formes et elles méritent d’avoir de la reconnaissance. Suffit de voir à l’étranger [où il y a plus de diversité].

Il y a quand même des côtés positifs, non ?
Le porno, c'est une bonne chose. On donne du plaisir aux gens. Je pense qu’on peut faire évoluer les mentalités, même si la majorité n'en a rien à foutre. Si le porno a une sale image c’est parce que des gens contribuent à ce que le porno soit mal vu.

Une anecdote à raconter ?
Oui, j'ai rencontré le mec sur lequel je me branlais quand j'avais 14, 15 ans : Steve Holmes ! Il ne parlait pas trop français, mais je crois qu'il a compris, quand je lui ai dit.

Tu avais un modèle, quand tu étais actrice ? Tu en as un, en matière de reconversion post-X ?
Non, pas de modèle. Chaque actrice a une vie et une carrière différente. Il y a des filles que je respecte, mais je ne suis pas comme elles.

C'est une retraite définitive ?
Oui, je vais me concentrer sur des choses plus traditionnelles. Je pense que je vais peut-être faire de la réalisation dans un avenir prochain...

Et pour finir, quel regard tu portes sur ta carrière ?
Ce n'est pas une carrière, j'ai tourné juste un an ! C'était une expérience. Au moins, ça m'a donné une vie sexuelle ! Une vraie carrière, c'est 4, 5 ans. Il y a quelques filles qui y arrivent. Les autres, les studios les changent souvent. Ils veulent des nouvelles filles. C'est dur de passer de "nouvelle fille" à "fille qui fait carrière".

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