Le porno en Intelligence Artificielle, ce n'est pas pour demain...

Ces photos ne sont pas des tableaux de Salvadore Dali ou de photos traitées avec un "filtre Dali". Non, il s'agit de photos porno générées par l'Intelligence Artificielle. Pas très excitant, non ?

David Mack est un chercheur, cofondateur d'Octavian.

Les réseaux antagonistes génératifs sont des algorithmes où deux intelligences artificielles apprennent mutuellement. Il faut les "nourrir" d'images et avec, elles peuvent créer d'autres images.
Voici par exemple des "stars hollywoodiennes" générées par des intelligence artificielle. Ces personnes n'existent pas. Il s'agit d'images composites, réalisées à partir de portraits de vraies acteurs.
Naïvement, David Mack a voulu faire de même avec des images pornos. Son postulat de départ, c'est que le spectateur se contrefiche de qui est à l'écran. Ce qui importe, c'est de voir des corps nus et des pénétrations.

Sur le P2P, il a capté des centaines de milliers de photos. Pour la puissance de calcul, il a employé Google Cloud, dix microprocesseurs et huit cartes graphiques Nvidia.

Le résultat, c'est ceci :
Les réseaux antagonistes génératifs restent des machines primitives. Des portraits, c'est facile à compiler : tous le monde a une bouche, deux yeux, un nez et bien sûr, ils sont toujours aux mêmes endroits ! Qui plus est, toutes ces photos ont été prises de face.

A contrario, sur les photos de David Mack, il y avait des corps de face, de profil. Parfois, il n'y avait qu'une seule personne, parfois deux. Parfois, les femmes étaient partiellement habillées, d'autres fois, elles étaient entièrement nues, etc.
Cela faisait trop d'informations différentes pour une intelligence artificielle.

Ce n'est pas un cas isolé. Un autre réseau antagoniste génératif devait travailler sur des photos de base-ball. Là aussi, il fit face à une diversité de photos (joueurs courant, sautant, plans larges, gros plans, etc.) D'où ces horeurs :
David Mack s'est remis au travail. Il s'est concentré sur des photos de vulves, de face, en gros plans. Au préalable, il a fallu rajouter un descriptif de chaque photo, avant de l'envoyer à l'intelligence artificielle.

Le résultat, c'est le site This vagina doesn't exist. Une série de photos en 128 pixels.
Même là, il y a de l'hétérogénéité du matériel. Notamment si des mains apparaissent à l'écran, ou pas. D'où des ongles fantômes sur certaines photos...
Pour David Mack, ce n'est qu'une étape. Il est limité par le matériel de base et la puissance de calcul. Son objectif est de lever des fonds, afin de pouvoir réaliser des images plus complexes.
Pour se faire connaitre, il a publié un article dans Medium.

En 2019, l'intelligence artificielle demande de gros moyens, tout cela pour faire des images de mauvaises qualités (dont la plupart sont bonnes pour la poubelle.) C'est beaucoup moins cher et beaucoup plus rapide de prendre un appareil-photo, d'embaucher des modèles et de "shooter" une scène. En plus, on est sûr du résultat !

Pour autant, ces réseaux antagonistes génératifs apprennent et progressent. De même que la puissance de calcul s'améliore.
Demain, on saura créer des photos HD de bonne qualité. Après-demain, on saura faire des vidéos. Et en grande quantité. De quoi intéresser les tubes, qui n'auront plus besoin d'acheter du contenu auprès de tiers.

Le porno haut de gamme n'est pas concerné. Réaliser un scénario et des dialogues cohérents, soigner la photo, etc. c'est beaucoup trop compliqué, même à long terme.
Le problème, c'est pour les sites gonzo bas de gamme. Je pense notamment aux sites basés en Europe Centrale, avec leurs actrices interchangeables, leur absence de dialogues et les scenarii tenant sur un Post-it. Ils risquent d'être remplacés par ces robots...

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