Et la tendresse, bordel ?

Dans Hard, Raphaëla Anderson écrivait que la pénétration vaginale n'excitait plus l'acheteur de X. Il en avait trop vu. Pour le faire bander, il fallait des choses toujours plus hard : double-pénétration, gang bang, SM, uro... C'est un surenchère sans fin.
C'est la grosse erreur du X depuis l'arrivée de la VHS, puis du porno amateur. Cela fait 30 ans que les boites de production privilégient la quantité. Hier, il fallait envahir les bacs des sex-shops. Aujourd'hui, ce sont les sites internet, qu'il faut remplir. Il faut tourner à la diable et enchainer les scènes. Tant pis s'il y a de grosses erreurs ; on n'est pas en train de viser un oscar ! Terminés aussi, les grands dialogues ou les parades amoureuses. Parfois, la fille est déjà à poil au début de la scène. La caméra zoom sur la chatte de l'actrice, qui se doit de beugler comme un cochon qu'on égorge. Parce qu'il faut du neuf, on recrute des starlettes jetables. Elles ont des seins siliconés, des tatouages affreux et un regard de merlan frits, mais grâce au maquillage et à Photoshop, elles deviennent bonnes ! Quand elles deviennent trop exigeantes et/ou qu'on les a trop vu, on les vire. De toute façon, il y en a dix prêtes à prendre leur place !
Le diagnostic était bon, mais les conséquences ne sont pas bonnes.Effectivement, le porno comme ça, ce n'est pas excitent. Raphaëla Anderson était justement une de ces starlettes jetables. On avait l'impression qu'elle se contentait d'écarter les jambes, en attendant impatiemment le moment où on lui remettrait son cachet. A la même époque, Coralie faisait un peu plus d'efforts devant la caméra. Elle était plus sensuelle, plus charismatique et surtout, elle pouvait dire deux, trois mots avant de baiser. Et comme par hasard, elle a davantage fait carrière...
Les films X des années 70 sont excitants parce qu'il y avait une vague intrigue. On voulait les regarder jusqu'au bout. Il est vrai qu'acteurs et réalisateurs venaient souvent du cinéma traditionnel. Ce qui fait le sel, ce n'est pas ce qu'on montre, mais comment on le montre. Avec ses Explisite, John B. Root montrait des amatrices qui savaient se montrer excitante avant même de se faire pénétrer. Ce n'est donc pas une question de sortir de la Comédie Française ! Si une actrice veut faire carrière, elle doit savoir apporter plus que les autres. L'érotisme ne doit pas être un gros mot ! Et c'est pour ça que la sensuelle Akira Lane a toujours plein de fans après deux décennies de carrière (dont zéro gang-bang), alors que dans trois mois, on aura oublié l'actrice principale du dernier film d'Hustler...

(photos copyright Bang Bros, Maxium Exposure et PantyhosedLane.)

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