Les deux avocats faisaient chanter les pirates qui téléchargeaient du porno

Vous avez téléchargé Sexual Obsession, sur BitTorrent ou The Pirate Bay, vers 2012 ? Tant mieux, vous avez échappé à Prenda Law ! Ce cabinet d'avocat trainaient en justice les pirates ayant téléchargé ce film... Qu'ils avaient eux-même mis là !

En France, la propriété intellectuelle est indissociable d'une personne (privée ou morale.) J'ai créé une œuvre, je toucherais des droits dessus et mes héritiers en bénéficieront pendant x années (cela dépend du type d’œuvre) ou jusqu'à ce que ma société fasse faillite. Les droits tomberont alors dans le domaine public.
Aux Etats-Unis, la propriété intellectuelle est quelque chose qui se vend et se découpe. J'ai besoin d'argent, donc je revends les droits de telle œuvre. Des sociétés privées qui peuvent ainsi acheter des catalogues et les monétiser. On est loin du concept de "rémunérer les artistes" et la tendance est à minimiser ce qui tombe dans le domaine public.

Alan Cooper veut devenir producteur de films pornos. En 2010, il en parle à John Steele, dont il est l'homme-à-tout-faire. Steele est avocat et il lui conseille d'acheter un catalogue, de charger les films sur le net et de trainer en justice ceux qui téléchargeraient des films ! Cooper monte une société, VRP, mais elle périclite. Steele lui présente alors Mark Lutz, un producteur de films X. En parallèle, Steele et son associé, Paul Hansmeier dissolvent leur cabinet et en montent un nouveau, Prenda Law. Ils créent deux sociétés off-shore AF Holdings et Ingenuity 13. Elles sont au nom de Cooper. L'homme est un peu louche, il a des problèmes mentaux : c'est le pigeon parfait. Les deux sociétés rachètent des films pornos, dont Sexual Obsession et ils en font tourner (par Lutz ?) Ensuite, ils balancent leurs films sur le P2P, en les équipant de mouchards. Lorsque quelqu'un les téléchargent, Prenda Law exigent 3 000$ tout de suite, sous peine de procès (où ils pourraient réclamer jusqu'à 150 000$) et d'une publicité pas très agréable. Des milliers d'utilisateurs sont ainsi poursuivis entre 2011 et 2012.
Puis un juge de l'Illinois met son nez dedans. Les deux avocats jurent qu'ils ne font que défendre les intérêts de leurs clients, AF Holdings et Ingenuity 13. En 2012, Cooper nie toute implication. L'année suivante, la belle-mère de Steele l'accuse d'avoir utilisé la signature de son homme-à-tout-faire. Et ce n'est que cette semaine que le duo est reconnu coupable. Steele risque jusqu'à 10 ans de prison. Quant à Hansmeier, il également sous le coup d'une enquête du FBI pour une affaire où de faux handicapés ont porté plainte pour discrimination !

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