Je n'aime pas Cyril Hanouna. Son Touche pas à mon poste, c'est du sous-Cauet (qui lui-même faisait une mauvaise copie de l'Émission Impossible d'Arthur...) Son but, c'est de faire une polémique par jour, juste pour faire parler de lui. Ses invités sont des sous-célérités (has been, star de la TV-réalité) qui acceptent de se faire bizuter, simplement pour passer à l'antenne. Idem pour ses chroniqueurs.
Voilà pour l'introduction. Le fait d'appeler des gays, ce n'était pas drôle. Mais est-ce que c'était homophobe ? Imaginons que ce soit Enora Malagré qui ait appelée des hommes et leur ait parlé aussi crument... Les féministes l'auraient encensée : "Enora piège des machistes." "Enora, le nouveau visage du féminisme à l'heure du cyber-harcèlement." Le problème d'Hanouna, c'est le politiquement correct.
Historiquement, le monde gay a toujours été obsédé par les plans cul. Dans YMCA, lorsque les Village People disent "you can hang out with all the boys..." cela sous-entend que dans les auberges de jeunesse, il n'y a que des gays et qu'ils sont en chaleur... C'est l'époque qui veut cela. Dans les années 70, la communauté gay émerge. Des individus isolés se regroupent ; la société les accepte davantage. Les gays revendiquent un modèle de contre-société, de la jouissance immédiate et permanente. C'est le FHAR, où drague et slogans révolutionnaires se côtoient. Puis Gai-pied, avec ses articles philosophiques et ses photos pornos.
Mais avec le sida, cette sexualisation permanente revient à la figure des gays. On se dit qu'ils ne subissent que les conséquences de leur conduite. Les associations comme Act-up alors font du lobbying pour promouvoir un autre genre de gays. Déjà, le terme "homosexuel", trop rattaché au sexe, est remplacé par gai, puis gay. Le nouveau gay est propre sur lui et fidèle en amour. C'est Thomas-du-loft, le jeune gay gendre idéal. C'est Têtu, le revue gay sans photo porno, ni pub de Minitel rose. A l'heure du Pacs, puis du mariage pour tous, on planque le poppers et les back-room. Les Guillaume Dustan et autres Erik Rémès sont vilipendés par leurs pairs.
Les rencontres fugaces font néanmoins toujours parti de la communauté gay. Et lorsqu'un gay cherche un partenaire sexuel, le ton est salace. Comme chez Cyril Hanouna. Seulement voilà, notre société est manichéenne. Si les gays veulent des droits, ils doivent avoir une image lisse. Et à une époque où la moral revient en force, le cul, c'est mal. Evoquer les relations sans lendemain chez les gays, c'est risquer de donner du grain à moudre aux homophobes. Donc on n'en parle pas.
Le gay doit être une victime. Le Refuge s'empresse de rectifier le tir avec une histoire, disons fumeuse. Un jeune gay aurait été chassé de chez lui après que ses parents ait reconnu sa voix chez Hanouna. De quoi faire le lien entre l'animateur et les violences homophobes. Ce serait comme dire que TF1 est coupable d'antisémitisme, parce que le lendemain d'une diffusion de La vérité si je mens, un Juif a été agressé...
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