Beate Uhse va-t-il baisser le rideau de fer ?

Beate Uhse a longtemps été une success story du porno. Beate Uhse, c'était d'abord la fondatrice éponyme. A la libération, cette aviatrice Allemande décida de se lancer dans la vente par correspondance de lingerie et de vibromasseurs. En 1965, elle ouvrit son premier sex shop. En 1975, elle gagna son procès et la RFA puritaine l'autorisa à poursuivre ses activités. Uhse n'était pas Hugh Hefner. Elle vendait du porno au nom de la libération des femmes. Puis elle profita grandement de l'arrivée des cassettes X. L'image de féministe de la première heure de la fondatrice était un argument de vente. Uhse mourut en 2001, mais son empire continua de croitre. En 2005, l'Allemagne disposait de 300 sex-shops franchisés, générant 285 millions d'euros.
La diffusion d'internet bouleversa le marché. Le côté "maison fondée en 1946" devenait un handicap. L'entreprise tenta alors de percer hors d'Allemagne, de réduire son nombre de franchisés et de se concentrer sur des points intéressants. Ainsi, en 2015, elle n'avait plus que 200 magasins, mais dans 7 pays... Par contre, le chiffre d'affaires était tombé à 129 millions d'euros. Beate Uhse a du revendre sa plateforme de distribution, Scala. Malgré tout, il se retrouve avec une dette de 30 millions d'euros, à échéance en 2019, qu'il ne sait pas rembourser.

L'entreprise est officiellement en défaut de paiement. Et ce n'est pas un cas isolé. Private a frôlé la faillite, en 2013 et il a licencié avec fracas Berth Milton Jr, le fils du fondateur (et l'homme qui avait développé le groupe.) Playboy cherche également un second souffle. Les soi-disant pornocrates sont en fait des patrons de PME familiales, face à des modèles économiques qui bougent radicalement. Mindgeek sera peut-être ruiné dans 10 ans...

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