Saya Song (1986-2023)

Saya Song était un train fou. Rongée par des démons, dans une folie autodestructrice. Elle s'est donnée la mort, le 4 septembre dernier, laissant un dernier tweet.

On découvrit Saya Song dans Naughting First-Timmer X-Cut 4, en 2015. Elle s'y caressait, sous un drap, pendant 5 minutes. Une scène très pudique.

Contrairement à la plupart des acteurs porno, Saya Song était disserte sur sa vie pré-X. Née en Corée du Sud, elle fut adoptée par des Américains et grandi dans le Michigan. Son premier mariage fit long feu et elle fut cocaïnomane.

Dans le porno, les Asiatiques étaient très stéréotypées. Elles devaient s'habiller en geisha de supermarché et s'occuper des "long nez", avec un accent "asiatique". Beaucoup d'actrices s'en fichaient. Pas Saya Song, qui refusa tous les rôles "ethniques", les jugeant -avec raison- raciste.
Elle privilégiait son intégrité à sa carrière.

Dans Pho King Asian, elle s'autorisait juste un paravent en arrière-plan.

Ses débuts furent laborieux, comme beaucoup de starlettes du X. Au point de tourner une seconde "première scène" avec Amateur Allure, en 2016.

En 2017, elle enchaina plusieurs tournages avec Evil Angel et sa notoriété décolla. On la voit avec Nari Park, dont la carrière fut un feu de paille.

Saya Song négocia sa première sodomie filmée. Evil Angel fit durer le suspens, film après film : un doigt, un plug, un godemichet, puis enfin un sexe. Point d'orgue d'Anal Initiation : une double-pénétration en robe de mariée. Ce n'était pas un costume : c'était sa propre robe de mariée ! Un ultime bras d'honneur à son ex-mari...

Saya Song jouait volontiers de son physique sans age. D'une scène à l'autre, la trentaine bien sonnée, elle était tour à tour une MILF ou une teen.

Elle enchainait alors les tournages. Principalement pour des scènes de sodomie, voire de double-pénétration. Mais uniquement du gonzo.

Puis d'un seul coup, elle décida d'abandonner le porno... Pour revenir quelques mois plus tard.

Saya Song multiplia les "j'arrête le porno". Elle déclara qu'elle arrêtait la sodomie, car elle n'y avait jamais pris de plaisir ou qu'elle ne voulait plus tourner qu'avec des femmes. Résolutions qui faisaient long feu.
Dans la foulée de Nikki Benz, plusieurs filles se plaignirent d'avoir été agressée. Saya Song débarquait alors, sur le thème : "Je n'étais pas là, mais j'ai tout vu." Quitte à défendre des mythomanes.

Du coup, elle finit par être blacklistée de la plupart des grands studios. Du coup, il lui arrivait de se faire arnaquer régulièrement par de soi-disant "acteurs indépendants".

Sur les réseaux sociaux, Saya Song reconnaissait avoir du mal à être complètement clean (shit, médicaments, champignons...) et à être mentalement instable (paranoïa, insomnies, angoisse...) Bien sûr, c'est le mythe de l’œuf et de la poule : ses problèmes psychologiques sont-ils dus à la drogue ? Ou bien la drogue était-elle une automédication ?
Elle quitta la Californie pour retourner dans son Michigan natal.

Sur la fin, elle se revendiquait "demi-sexuelle" et utilisant le pronom "they/them". Elle avait de nouveaux tatouages et se rasait régulièrement le crâne. Elle s'amusait de ses difficultés à trouver un partenaire. La solitude venait s'ajouter à ses souffrances.
Elle avait tellement pris l'habitude de bloquer des fans (lors de "sauts d'humeurs") qu'elle exigeait un "forfait déblocage" de 100$.

Elle fonçait droit dans un mur. Ses proches reconnaissaient que son destin était prévisible. Elle avait 37 ans.

Commentaires