Pacaud, ton univers impitoyable !

BFM TV s'est récemment ému de voir deux sites Français dans le top 10 des sites les plus vus dans le monde. En l'occurrence XVideos et XNXX, qui appartiennent tous les deux à WGCZ (Web Group Czech), la société du très discret Stéphane Pacaud. A eux tout seul, ils représentent 2% du trafic internet occidental ! 


 

Personnellement, je n'aime pas. XVideos et XNXX sont deux tubes bas de gamme. L'interface graphique semble dater de 2005, l'ergonomie est très moyenne et le catalogue, banal. Notez qu'avec 8,37 millions de vidéos, XVideos devance de peu PornHub.

WGCZ, c'est également Legal Porno, un site de gonzo hard avec triple-pénétrations et uro. Ce site est l'archétype du "porno Motorola", du gonzo vite fait, mal fait.
Bien sûr, Legal Porno abreuve les tubes de WGCZ.

Le reste du catalogue est composé de vidéos piratées. WGCZ a également passé des accords avec des sites, comme Oldje, dont une vidéo est en première page de XVideos. Le site livre des teasers de ces scènes, censé permettre de tracter vers le site. WGCZ prélève ensuite sa dîme sur les revenus générés par les abonnés supplémentaires du site partenaire.
C'est une pratique courante, mais certains l'assimilent à du racket.
WGCZ est domicilié en République Tchèque. Là-bas, ses tubes sont considérés comme des hébergeurs. Mais sous la pression des lobbys, la législation va évoluer.

L'entreprise est donc poussée à changer de modèle économique. Elle a ainsi créé un site payant, XVideos Red, pendant de PornHub Premium. Une partie des revenus est versée aux ayant-droits.
WGCZ s'est également lancé dans une série d'acquisitions. Notamment du site Porno.com. Cette page très moche, bâclée en 5 minutes, renvoie bien sûr vers XVideos et XNXX. Avec une vidéo ayant un joli watermark Blacked Raw... Dit, Greg Lansky, pourquoi tu tousses ?
Ces derniers mois, on a vu une chasse au contenu. Les tubes rachètent des studios, afin de proposer des vidéos dont ils possèdent les droits.
En parallèle, on voit apparaitre des "Netflix du X". Gamma Entertainment s'est ainsi offert quelques sites indépendants. Dorcel prépare sa propre plateforme et nul doute que le Français va sortir le chéquier pour pouvoir l'alimenter...

WGCZ n'est pas en reste. Il s'est ainsi offert Bang Bros.
Dernière acquisition : Penthouse. Le magazine de charme est tombé en désuétude. En 2003, il fit une première fois faillite. Bob Guccione, son mythique fondateur, du démissionner en 2004. Le géant du web adulte FriendFinder vint à sa rescousse. Mais FriendFinder avait vu trop gros. Il bu la tasse en 2015. L'année suivante, il fut décidé qu'il n'y aurait plus d'édition papier. Un groupe d'employés repris le titre, avant de faire naufrage début 2019. Penthouse était alors à vendre pour trois queues de cerise.

Les tubes sont à la croisée des chemins. PornHub a cherché à se diversifier. WGCZ cherche-t-il à faire de même ? Je suis très dubitatif. Stéphane Pacaud n'est pas un pornocrate flamboyant. A priori, ce qui l'intéresse, c'est d'être un magna du web.
Pacaud sait sans doute que dans le X, on fait rarement de vieux os. C'est un monde où il y a régulièrement des cataclysmes et peu d'entreprises sont vraiment pérennes. Au pire, suite aux évolutions législatives, vous finissez par être jeté en prison. Fabian Thylmann (PornHub) et Peter Acworth (Kink) ont récemment choisi de vendre les entreprises qu'ils ont fondé. La technique habituel, c'est de commencer par grossir, afin de faire monter la valeur de son bien. De là à croire que Pacaud compte prochainement passer la main...

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