Non, Greg Lansky n'est pas Steven Spielberg !

D'ordinaire snobé par les médias francophones, Greg Lansky a récemment eu droit à un article dans l'édition Québecoise du Huffington Post. Et c'était un article très moyen.

Le producteur est comparé à Steven Spielberg. Non, Greg Lansky n'est pas le "Spielberg du X" et c'est tant mieux. Ready Player one a eu un budget de 175 millions de dollars. Dans l'interview, le producteur dit avoir un budget de 40 000 dollars pour ses shootings photos. Soit un rapport de 1 à 4000 ! Et ce n'est pas tout. Pour en revenir à Ready Player One, le film débuta en juin 2010. Mais il fallu attendre 6 ans avant le premier jour de tournage. Et il se passa ensuite un an et demi avant la diffusion en salle. Alors que dans le porno, on parle de journées de tournage. Et entre le premier coup de fil et la diffusion sur le web, il se passe à peine quelques semaines (sauf si le site préfère attendre telle ou telle date jugée plus opportune.) Les grosses productions hollywoodiennes possèdent des moyens (financiers et techniques) sans commune mesure avec le porno.
Des gens qui se sont pris pour Steven Spielberg, dans le porno, on en a connu... C'était à l'âge d'or des DVD. Des studios comme Vivid, Adam & Eve et Digital Playground voulurent faire du grand spectacle, avec les moyens du X... Le résultat était souvent lamentable, avec une Jenna Jameson ou un Evan Stone regardant la caméra d'un air bovin et des effets spéciaux que même Ed Wood n'aurait pas osé...

Greg Lansky, lui, c'est le David Guetta du X. Comme lui, il a compris que pour percer, il fallait percer aux Etats-Unis. Et que pour percer aux Etats-Unis, il fallait être plus Américain que les Américains ! David Guetta a ainsi recruté Snoop Dogg et Kelly Rowland. Greg Lansky, lui, c'est le cinéaste de Los Angeles. Il filme les filles, mais aussi les belles voitures, les villas, les palmiers... En Europe, 5 minutes avant le tournage, le réalisateur prend deux, trois photos de l'actrice, sur le plateau, avec son Motorola à clapet. Greg Lansky, lui, il emmène l'actrice à travers Los Angeles, pour une journée complète de photos. Il filme du rêve.

L'auteur de l'article du Huffington Post est un critique de film chevronné. Et ça ne se voit pas trop. Il aurait pu évoquer ce qui fait la "patte" de Greg Lansky. Car on peut reconnaitre ses productions entre 1000 (pour le meilleur et pour le pire.)
J'ai déjà évoqué sa mise en scène. Un style très classe, pas de tatouages ou de piercing, pas de jurons, pas de tirage de cheveux ou de crachats à la figure. L'actrice est au centre de l'action, c'est elle qui donne le tempo, séduit, puis gère l'acte. Dans le porno dit "interracial" de Blacked, c'était une sacrée nouveauté !
D'ordinaire, dans le gonzo, les acteurs sortent de nul part. Les filles sont d'emblée en petite tenue, voire nues. Qui sont-ils ? Qu'est-ce qu'ils fichent, dans des villas immenses, à coucher en pleine semaine ? Chez Greg Lansky, on prend le temps d'expliquer. Par exemple : elle est étudiante et elle rêve de se taper le meilleur ami de son père. Elle a élaboré un stratagème. Greg Lansky filme l'approche et la tension érotique.

C'est tout cela qui fait que ses films plaisent à une certaine clientèle, à l'heure où l'on trouve du gonzo, en permanence à portée de clic...
Dans l'article, on apprend que Kanye West est fan de Blacked. Le chanteur a même failli produire une scène. On a échappé au pire, car la dernière fois qu'un rappeur à filmé un porno, ce fut un vrai four...

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