Amour et popotin

Le Point Q, c'est aussi des livres ! Si vous souhaitez vous constituer un "enfer", Esparbec y sera incontournable. Si vous lisez Samia, vous y verrez des hommages, à commencer par la paire de fesses en couverture...

De l'anonymat à la célébrité
Georges Paillier, alias Esparbec (1932-2020) est sans doute l'un des plus prolifiques auteur de livres érotiques. Vous avez des auteurs qui écrivent un titre puis disparaissent, d'autres qui écrivent des titres érotiques, en marge d'une œuvre plus "sérieuse". Emmanuelle Arsan, elle, se contenta décliner ad nauseam ses autofictions. Esparbec, lui, écrivit au moins une centaine de romans ! L'unique point commun, c'est souvent le personnage central, que l'on suit d'une scène à l'autre.

Qu'à fait Gorges Paillier durant ses cinquante premières années ? Etait-il vraiment le glandeur érotomane et incestueux du Pornographe et ses modèles ? En tout cas, en 1983, "Esparbec" apparu chez Media 1000. Des romans pornographiques de hall de gare. Directeur de la collection, il en écrivit de nombreux ouvrages. Sachant qu'il multipliait les pseudonymes et que tous ces livres sont signés anonymement, difficile de savoir qui a écrit quoi.
En 1996, la librairie La Musardine se lançait dans l'édition. Ils publièrent d'emblée La veuve et l'orphelin.

Esparbec acquis une reconnaissance certaine avec La Pharmacienne (2003.) Frédéric Beigbeder l'aurait adoré. Peu après, Georges Wolinsky chroniqua chaque publication d'Esparbec dans Charlie Hebdo. Un peu par goût de la provocation.
Sachant que chaque année, l'auteur signait un roman de 300, voire 400 pages pour La Musardine et plusieurs romans de 100 pages pour Media 1000 !

Amour et popotin
La Pharmacienne était davantage une suite de scènes, plus ou moins bien reliées. Amour et popotin, sorti en 2005, fut en fait écrit 10 ans plus tôt.
C'était un clin d’œil à la littérature érotique d'avant 1914 avec ses bourgeois de province partouzeurs, ses soubrettes délurées et ses pensionnats où les adolescentes s'initiaient au saphisme... Comme dans La Pharmacienne, on passait d'une pièce à l'autre d'une immense maison. Esparbec en profitait pour varier les pratiques : fétichisme SM, urologie, voyeurisme... Tant en terme d'intrigue, que d'érotisme, c'est à mes yeux, le meilleur récit d'Esparbec.



Commentaires