Les Visiteuses (1994)


Au début des années 80, le X Français s'était plus ou moins stabilisé. Mais l'arrivée des cassettes vidéos fit l'effet d'une bombe. Terminés, les films léchés, diffusés dans des salles de cinéma ! Place aux productions tournées à la chaine, qui envahissaient les bacs des sex-shops... C'était aussi l'arrivée du "hard crade" et ses actrices qui n'avaient pas froid aux yeux (ni ailleurs...) Bref, le retour du far-west. En 1985, Canal + endossa le rôle du sheriff. Il avait un porno à diffuser chaque mois, quitte à financer sa production.
Avec Rêves de cuir (avec Zara Whites), Francis Leroi signa l'un des premiers films de qualité de l'ère VHS. Pour le deuxième volet, il recruta une débutante : Tabatha Cash. Par rapport aux précédentes actrices de hard crade, elle savait à peu près dire son texte. Elle pratiquait volontiers la sodomie. Surtout, avec sa gouaille, son langage cru et ses seins refaits, elle était une bonne "cliente" pour les médias. Contrairement à la génération précédente d'actrice, elle ne parlait pas d'explorer sa sexualité et de se libérer des carcans... Elle baisait devant une caméra parce que ça payait bien. D'où son pseudonyme, Cash.


Après un passage en Italie, la Française apparu dans Les Visiteuses. Le film était réalisé par Alain Payet, ancien pionnier du hard crade. Roberto Malone et Christopher Clark, deux acteurs à la carrière extrêmement longue, y côtoyaient les vétérans Alban Ceray et Piotr Stanislas. Côté filles, il n'y avait que des seconds rôles comme Elodie Chérie ou Zabou. Vu de 2017, ce hard crade semble bien gentillet. Mais à l'époque, c'était choquant de voir une femme se faire sodomiser par un homme, tandis qu'elle en suce un autre !
Cette parodie des Visiteurs était le plus gros budget du X dans l'hexagone. Le château servant de décor appartenait à un élu FN. Il aurait loué son bien à une équipe de tournage, sans savoir qu'ils venaient y faire un porno...

Dans le film, Tabatha Cash ne fait que danser avec un serpent et se branler avec une pomme. Elle n'a même pas le rôle principal. La jaquette de la VHS "survend" donc un peu ce film. Mais ce n'était pas la première fois, ni la dernière...
Entrevue fera un "article" sur l'histoire du châtelain pas content, illustré par des captures d'écrans de la scène à la pomme. Une très belle pub pour le film.


Après ça, l'actrice fit un tour des talk-show de deuxième parties de soirée. Pour la première fois, une actrice de X était connue du grand public. En 1994, les ados fantasmaient sur Tabatha Cash, comme leurs pères sur Brigitte Bardot.
Grâce à sa notoriété, elle pu abandonner les tournages. Il faut dire qu'à l'époque, le sida rôdait de plus en plus et le X était plutôt léger sur la prévention. Elle co-anima une émission sur Skyrock. Sa force, c'est de dire "bite, couille, nichons", dans la même phrase, sans sourciller. Mais ce n'est pas juste avec ça qu'on fait de la radio... En 1995, elle apparu quand même dans son premier (et dernier) film "normal", Raï. Cet authentique nanar fut un bide. En plus, on la disait proche du FN, voir des skins. Elle a eu conscience que son quart d'heure de gloire était fini et elle s'est sagement retirée. Depuis, on l'a oubliée. Pour autant, sans Tabatha Cash, les Laure Sainclair et autres Katsuni n'auraient jamais osé aller sur les plateaux de TV.

(photos copyright Colmax.)

Commentaires

  1. Elle a "dirigé" Hot Video avant le rachat récent par Jacquie et Michel

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