Katsuni et moi

Il y a un mois et demi, Céline Tran dédicaçait Ne dit pas que tu aimes ça (dont je parlerais demain.) J'en ai profité pour faire un selfie avec l'auteur de l'introduction de Samia. Je l'ai fièrement envoyé à mes amis (dont la plupart ne connaissait pas l'existence du Point Q...)
Cela donnait des conversations du type : "Est-ce que c'est vraiment celle que je crois ? - Oui, oui. - Mais comment est-ce que tu as pu te retrouver dans la même pièce que Katsuni ?" Dans l'échelle de "ça n'arrivera jamais", c'est comme si j'avais été boire un coup avec Elon Musk !

Parce qu Katsuni, c'était l'antithèse de la "girl next door" ! Une femme ultra-sexuée et tout aussi inaccessible. Impossible d'imaginer pas Katsuni achetant du PQ à Monoprix, appelant la hotline de Free parce que sa box est en panne ou bien, en train d'aspirer son salon, en jogging troué !
Dans un X Français de saintes Nitouche qui hurlait lorsqu'elles se faisaient sodomiser, Katsuni enchainaient les scènes de double, voire de triple pénétration. C'était aussi une voix et un ton détaché. Lorsqu'elle évoquait le X, chez On n'est pas couché, on avait l'impression qu'elle en était davantage observatrice, qu'actrice (au sens figuré.) Contrairement à d'autres, elle ne semblait pas tourner pour la célébrité ou l'argent, elle n'avait même pas un pseudo-message féministe à faire passer. Elle tourne parce qu'elle aime coucher, point.
Pendant une dizaine d'années, Katsuni fut omniprésente. Marc Dorcel n'a pas voulu d'elle, alors elle s'envola aux USA, où elle fut de toutes les superproductions. C'était un peu la Daft Punk du X ! Et à l'instar de Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter, Katsuni n'évoquait pas sa vie privée. C'était un masque impénétrable ; une femme sans passé.
Puis un jour Katsuni arrêta de tourner, sans annoncer sa retraite. On vit simplement le flot de nouveaux films se tarir. Et elle ne réapparu plus en public.

Que pouvait donc être le quotidien de Katsuni ? S'envolait-elle dans un vaisseau spatial, après les tournages ? Vivait-elle dans un manoir gardé par 15 gardes-du-corps ? Ou bien était-elle en permanence en mouvement ?
Pour l'approcher, il fallait forcément montrer patte blanche et passer différents filtres. Puis là, enfin, à l'issue d'un jeu de piste, Katsuni apparaitrait. Ça se passerait comme dans l'un de ses films, non ? Bien sûr, comme son quotidien, c'est le sexe hard, il faudrait assurer ! Et après l'extase, à peine le temps d'échanger quelques mots, puis l'on serait jeté dehors. Rendu à jamais à une vie normal et à une sexualité vanila, tel un ange déchu.

C'est comme cela que mes amis et moi s'imaginions une rencontre avec Katsuni. Pas dans une simple librairie Parisienne. Et hélas, j'avais tout le temps mon pantalon...

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