Marilyn Jess, les films de culte

A la soirée de présentation des livres de Marilyn Jess et Richard Allan, il y avait des livres, des DVD... J'en aurais volontiers rempli mon caddie ! Va finalement pour Marilyn Jess, les films de culte.

Les premières actrices porno ne se posaient pas trop de question. Elles tournaient par goût du sexe ou de l'argent facile. Souvent en one shot. Ensuite, on vit des actrices récurrentes. Malgré tout, elles se contentaient d’interpréter des rôles.
Marilyn Jess fut la première à se créer un personnage. Un peu par hasard. Elle était cette poupée blonde platine. Une femme-enfant, faussement innocente, mais vraiment perverse.

Un personnage que l'on retrouva par la suite, chez des réalisateurs avec qui elle a tourné. On pense à Rêve de cuir de Francis Leroy, Le Parfum de Mathilde de Jean Rollin, Les Nuits de la Présidente d'Alain Payet, etc. Ne pensaient-ils pas à Marilyn Jess, lorsqu'ils tournèrent ?
On peut également dire que les Zara White, Draghixa, Laure Sinclair, Clara Morgane, Mélanie Coste, etc. furent autant d'avatars de Marilyn Jess. Comme si, à l'instar de James Bond, c'était un personnage que l'on se transmettait...

Ce livre retrace la carrière de Marilyn Jess, réalisateur par réalisateur. L'intéressée intervient régulièrement. L'occasion d'évoquer les tournages, les acteurs...

Les photos sont superbes. Il faut dire qu'il n'y avait qu'une poignée de salles qui diffusaient des films X. Alors, il fallait convaincre les patrons de salles, puis les clients. Il y avait aussi une multiplication des magazines de charme, avec un nivellement par le haut. De quoi aussi créer une image très glamour du porno.
Et il faut reconnaitre que Marilyn Jess était très photogénique...

Le livre n'échappe pas au Traci, I love you. Un film visuellement très beau, mais pour le reste...

Au tournant des années 80, Marilyn Jess avait décliné son personnage au-delà des films : BD érotiques, romans-photo porno... Et des apparitions coquines dans Hara-kiri. C'était la rencontre de la gaudriole, avant le politiquement correct et d'un cinéma X pas aussi matérialiste qu'aujourd'hui. En tenue d'Eve l'actrice posait pour des séries de photos (ou de vidéos) coquines. Le plus incroyable, vu de 2022, c'est que les stars de l'époque défilaient chez Hara-kiri. Ici, c'est Dick Rivers qui est la victime consentante d'un gag...

Des reproches ? Très peu. Les Films de Culte ont tendance à s'enthousiasmer un peu trop, parfois.

Le livre est quasiment muet sur ce que devint Dominique Troyes après son dernier tournage.

D'ailleurs, autant le livre contextualise beaucoup, autant il est muet sur le sida. Les auteurs, trop jeune, n'ont pas connu cette époque.
En 1988, le sida était une pandémie. On savait (un peu) comment il se transmettait et on savait le dépister. Par contre, le préservatif existait à peine. Surtout, il n'y avait aucun traitement. Une fois que vous étiez séropositif, vous aviez une espérance de vie de trois à cinq semaines !
On comprend que l'actrice ait pris peur, alors qu'elle était au cœur des "populations à risque".

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