L'industrie du porno fut marquées par une série de disruptions du modèle économique. Le premier cataclysme, ce fut l'apparition des cassettes vidéos, dans les années 80.
Les VHS connurent leur heure de gloire et elles sont retracées dans le livre Rayon X de Claude Gaillard et Cédric GrandGuillot.
En fait, ça ne se fit pas du jour au lendemain.
En 1979, trois formats apparurent quasi-simultanément : la VHS de JVC et Matsushita (Panasonic), la VCC alias Video 2000 ou V2000 de Philips et Grundig et la Betamax de Sony. Qui plus est, les premiers magnétoscopes coutaient très chers : 10 000 frs (soit l'équivalent de 4 300€, en euros constants.) Les films, eux, étaient vendus 800frs (soit 350€) l'unité. Seuls quelques cinéphiles fortunés peuvent de payer des magnétoscopes. Mais avec la guerre des formats, difficile de se constituer une vidéothèque...
A son arrivée au pouvoir, François Mitterrand décida d'augmenter les salaires. Le magnétoscopes commença à se rependre. Au point où, en 1982, le gouvernement passa une loi pour freiner l'invasion des fabricants japonais. Le format VHS commença alors à prendre le dessus et les boutiques se multiplièrent.
Le X réalisa alors que les cassettes vidéos représentaient une avancée considérable. Jusqu'ici, les films, tournés en 35mm, imposaient une équipe technique et le montage était fastidieux. Depuis 1975, ils étaient exclusivement diffusée dans des cinémas pornos. Se masturber en public, au milieu d'autres spectateurs, c'était un peu glauque...
La cassette vidéo allait de pair avec l’essor des sex-shops : j'achète ma cassette et je fais mon affaire chez moi. Les vidéo-clubs se multiplièrent et ils proposaient des "rayons X". Par la suite, il y eu la vente par correspondance, avec livraisons ni vu, ni connu, à domicile... Ce que l'on dit moins, c'est que la réalisation de films fut métamorphosée. A quoi bon se casser la tête pour produire des films visionnés sur cassette ? Marc Dorcel fut l'un des premiers à adopter le tout-VHS. L'équipe était réduite, les budgets, amoindris et le montage était plus aisé. VMD pouvait envahir les bacs des sex-shops... C'était la fin des réalisateurs "tradi" arrondissant leurs fins de mois avec du porno. Place à des tâcherons comme Alain Payet, Jean-Luc Brunet ou Mario Salieri. Alpha France se contenta d'adapter ses films en VHS. Mais devant la chute des cinémas pornos, il se converti au tout-VHS avec Blue One.
Au tournant des années 90, malgré l'inflation, le prix des magnétoscopes fut divisé par deux. A 5000frs (soit 1200€ actuels), ils étaient beaucoup plus abordable. Le V2000 et le Betamax rendirent les armes. Le CD-vidéo de Philips, trop cher et manquant de catalogue, fut un flop. C'était l'apogée de la cassette vidéo.
Désormais, il existait des caméras bon marché, avec un son direct correct. N'importe qui ou presque, pouvait tourner un porno. Il était même possible de tourner seul, en laissant la caméra sur un trépied. Et le montage ? Pas besoin ! Le gonzo invente le film "réaliste" en plan fixe, quasiment sans coupes !
Une nouvelle économie se mettait en place. La France était l'un des rares pays à adopter le standard SECAM. Pendant longtemps les TV et magnétoscopes refusaient de lire les VHS PAL des autres pays d'Europe, voire les NTSC Américaines. De quoi offrir un marché protégé pour les productions françaises. Même si Blue One adaptait parfois des films Américains ou Italiens. Private, puis Hustler, firent figure de chien dans un jeu de quille en débarquant avec leurs propres VHS SECAM.
Le modèle économique resta inchangé avec l'arrivée du DVD. Mais derrière, internet se profilait...
Dans les années 80-90, on n'avait pas encore de bande-annonce sur internet. La seule indication, c'était la jaquette de la cassette. Acheter une vidéo X au vidéo-club de son quartier, c'était pratique, mais pas question de s'éterniser dans le "rayon X"... Quant à la VPC, il fallait jauger un titre en fonction d'un image format timbre-poste et de quelques lignes de description.
Dans ce contexte, l'image de la jaquette et le texte étaient primordiaux. Les éditeurs n'hésitaient pas à survendre le contenu...
Nanarland, créé par le site éponyme, traitait des jaquettes de nanars. Là aussi, pour favoriser l'acte d'achats, les éditeurs mettaient le paquet sur la jaquette...
Lorsque Claude Gaillard travailla sur Les pires parodies X sont souvent les meilleures, il accumula un matériel certain. Avec Cédric GrandGuillot, (auteur de Brigitte Lahaie, les films de culte) il décida de réunir les jaquettes de films X, distribuées en France, en cassettes vidéos. Il y a des jaquettes de films étrangers, mais à l'époque, elles étaient rares. Quant aux films X gays, ils feront peut-être l'objet d'un second livre.
Couvertures suggestives ou "gynécologiques", titre humoristique ou provocateur, il y en a pour tous les goûts. Cela montre qu'avec peu de moyens (l'informatique était encore balbutiante), on pouvait obtenir un résultat à peu près pro.
Pour réaliser le livre Rayon X, ils font appel au financement participatif sur KissKissBankBank. Le premier objectif de collecte a été atteint. Plus ils récolteront d'argent, plus leur livre sera épais !
D'ordinaire, je suis dubitatif sur le financement participatif. Ce n'est jamais facile de monter ce genre de projets. Beaucoup sous-estiment les coûts et certains disparaissent avec la cagnotte. Ce qui me rassure, ici, c'est qu'ils ont tous les deux déjà créé des livres. Ils ont une expérience certaine.
Les VHS connurent leur heure de gloire et elles sont retracées dans le livre Rayon X de Claude Gaillard et Cédric GrandGuillot.
En fait, ça ne se fit pas du jour au lendemain.
En 1979, trois formats apparurent quasi-simultanément : la VHS de JVC et Matsushita (Panasonic), la VCC alias Video 2000 ou V2000 de Philips et Grundig et la Betamax de Sony. Qui plus est, les premiers magnétoscopes coutaient très chers : 10 000 frs (soit l'équivalent de 4 300€, en euros constants.) Les films, eux, étaient vendus 800frs (soit 350€) l'unité. Seuls quelques cinéphiles fortunés peuvent de payer des magnétoscopes. Mais avec la guerre des formats, difficile de se constituer une vidéothèque...
A son arrivée au pouvoir, François Mitterrand décida d'augmenter les salaires. Le magnétoscopes commença à se rependre. Au point où, en 1982, le gouvernement passa une loi pour freiner l'invasion des fabricants japonais. Le format VHS commença alors à prendre le dessus et les boutiques se multiplièrent.
Le X réalisa alors que les cassettes vidéos représentaient une avancée considérable. Jusqu'ici, les films, tournés en 35mm, imposaient une équipe technique et le montage était fastidieux. Depuis 1975, ils étaient exclusivement diffusée dans des cinémas pornos. Se masturber en public, au milieu d'autres spectateurs, c'était un peu glauque...
La cassette vidéo allait de pair avec l’essor des sex-shops : j'achète ma cassette et je fais mon affaire chez moi. Les vidéo-clubs se multiplièrent et ils proposaient des "rayons X". Par la suite, il y eu la vente par correspondance, avec livraisons ni vu, ni connu, à domicile... Ce que l'on dit moins, c'est que la réalisation de films fut métamorphosée. A quoi bon se casser la tête pour produire des films visionnés sur cassette ? Marc Dorcel fut l'un des premiers à adopter le tout-VHS. L'équipe était réduite, les budgets, amoindris et le montage était plus aisé. VMD pouvait envahir les bacs des sex-shops... C'était la fin des réalisateurs "tradi" arrondissant leurs fins de mois avec du porno. Place à des tâcherons comme Alain Payet, Jean-Luc Brunet ou Mario Salieri. Alpha France se contenta d'adapter ses films en VHS. Mais devant la chute des cinémas pornos, il se converti au tout-VHS avec Blue One.
Au tournant des années 90, malgré l'inflation, le prix des magnétoscopes fut divisé par deux. A 5000frs (soit 1200€ actuels), ils étaient beaucoup plus abordable. Le V2000 et le Betamax rendirent les armes. Le CD-vidéo de Philips, trop cher et manquant de catalogue, fut un flop. C'était l'apogée de la cassette vidéo.
Désormais, il existait des caméras bon marché, avec un son direct correct. N'importe qui ou presque, pouvait tourner un porno. Il était même possible de tourner seul, en laissant la caméra sur un trépied. Et le montage ? Pas besoin ! Le gonzo invente le film "réaliste" en plan fixe, quasiment sans coupes !
Une nouvelle économie se mettait en place. La France était l'un des rares pays à adopter le standard SECAM. Pendant longtemps les TV et magnétoscopes refusaient de lire les VHS PAL des autres pays d'Europe, voire les NTSC Américaines. De quoi offrir un marché protégé pour les productions françaises. Même si Blue One adaptait parfois des films Américains ou Italiens. Private, puis Hustler, firent figure de chien dans un jeu de quille en débarquant avec leurs propres VHS SECAM.
Le modèle économique resta inchangé avec l'arrivée du DVD. Mais derrière, internet se profilait...
Dans les années 80-90, on n'avait pas encore de bande-annonce sur internet. La seule indication, c'était la jaquette de la cassette. Acheter une vidéo X au vidéo-club de son quartier, c'était pratique, mais pas question de s'éterniser dans le "rayon X"... Quant à la VPC, il fallait jauger un titre en fonction d'un image format timbre-poste et de quelques lignes de description.
Dans ce contexte, l'image de la jaquette et le texte étaient primordiaux. Les éditeurs n'hésitaient pas à survendre le contenu...
Nanarland, créé par le site éponyme, traitait des jaquettes de nanars. Là aussi, pour favoriser l'acte d'achats, les éditeurs mettaient le paquet sur la jaquette...
Lorsque Claude Gaillard travailla sur Les pires parodies X sont souvent les meilleures, il accumula un matériel certain. Avec Cédric GrandGuillot, (auteur de Brigitte Lahaie, les films de culte) il décida de réunir les jaquettes de films X, distribuées en France, en cassettes vidéos. Il y a des jaquettes de films étrangers, mais à l'époque, elles étaient rares. Quant aux films X gays, ils feront peut-être l'objet d'un second livre.
Couvertures suggestives ou "gynécologiques", titre humoristique ou provocateur, il y en a pour tous les goûts. Cela montre qu'avec peu de moyens (l'informatique était encore balbutiante), on pouvait obtenir un résultat à peu près pro.
Pour réaliser le livre Rayon X, ils font appel au financement participatif sur KissKissBankBank. Le premier objectif de collecte a été atteint. Plus ils récolteront d'argent, plus leur livre sera épais !
D'ordinaire, je suis dubitatif sur le financement participatif. Ce n'est jamais facile de monter ce genre de projets. Beaucoup sous-estiment les coûts et certains disparaissent avec la cagnotte. Ce qui me rassure, ici, c'est qu'ils ont tous les deux déjà créé des livres. Ils ont une expérience certaine.
Commentaires
Enregistrer un commentaire