Dans les années 50-60, avec l'indépendance des pays d'Asie du Sud-Est, la Thaïlande devint l'unique pays pro-occidentaux de la région. C'était aussi l'arrivée de la "hippie trail". Les occidentaux décrivirent un Bangkok plein de bordels. Très vite, on transposa le fantasme du bordel Indochinois en bordel Thaïlandais. Ce fut la base d'Emmanuelle, ainsi que de sexy comédies cheaps (Les trottoirs de Bangkok, Mon curé chez les Thaïlandaises...)
Puis les prix des billets d'avions baissèrent. Dans les années 80 et surtout 90, la classe moyenne occidentale allait à Bangkok, Phuket ou Pattaya pour son héroïne et ses "bar girls". La Thaïlande était cernée de pays traversant de graves crises politiques, sociales, voir des guerres civiles larvées (Vietnam, Laos, Cambodge, Birmanie...) Tous les jours, des réfugiés affluaient, sans argent, sans connaissance de la langue, ni formation. Beaucoup de femmes -et quelques hommes-, y compris des mineures, finirent sur le trottoir. La drogue et le sida faisaient des ravages, mais pour les macs, pas de problèmes : le réservoirs de miséreuses était inépuisable. Avec La Plage, Alex Garland portait des œillères pour évoquer la Thaïlande. Plateforme de Michel Houellebecq évoquait davantage ce supermarché du sexe. Mais seul William T. Vollmann se mettait à la place des prostituées.
Malgré l'aspect sordide du tourisme sexuel, nombre d'occidentaux avaient le fantasme de la Thaïlandaise, ouverte à tout. Et Private s'empressa d'y tourner, dans les années 90.
Restait à faire tourner des filles. Les vraies bar girls, des sans-papiers Cambodgiennes, Laotiennes ou Birmanes, ne pouvaient pas se montrer.
Ensuite, l'occidental voulait des actrices ayant un "air Asiatique". Or, nombre de jeunes Thaïlandaises usaient de la chirurgie esthétique.
Mame Yong fut l'une des rares filles à passer les critères. Elle apparut dans une poignée de scènes. Celle-ci est extraite du Private Magazine 122, de 1994.
Dans cette scène, elle est théoriquement sculpteuse. Mais elle a tôt fait de laisser tomber son bloc de pierre pour s'occuper des deux hommes...
Mame Yong acceptait la sodomie et les double-pénétrations, ainsi que les relations sans préservatifs. Pourtant, en 1994, l'épidémie de sida était à son apogée et les dépistages préventifs, très rares.
Mame Yong apparu uniquement lors de tournages en Thaïlande. C'était compliqué de la faire venir en Europe. Private lui préféra ensuite des actrices vivant déjà en Europe, comme Priva.Mame Yong, elle, disparu complètement des écrans de radar.
En 2004, le tsunami balaya notamment Phuket et ses bordels. Le gouvernement en profita pour fermer nombre d'établissements et enfin lutter contre la pédophilie. Christopher Paul Neil, alias Vico, fut justement arrêté en Thaïlande, en 2007.
Le mythe d'une Thaïlande qui ne serait qu'un immense bordel est écorné. Dans le X, par contre, le fantasme est resté vivace. Il s'est modifié : les Thaïlandaises seraient ainsi des nymphomanes avides de sexes occidentaux (cf. le site Tuk Tuk Patrol.) Et il y a bien sûr le ladyboy...
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